Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/210

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Une pensée très étrange commençait à poindre dans son esprit sans qu’il pût encore s’en rendre compte.

— Mais oui… Na-napo-poléon. Nous avons parlé phi-pho-lo-lisophique… Sais-tu ? je regrette que les A-anglais aient agi ainsi avec lui. Certes, si on ne l’avait pas enchaîné, il se jetterait encore sur les gens, un homme enra-ragé ! Mais c’est regrè-ettable quand même. Je n’aurais pas â-a-gi ainsi. Je l’aurais mis dans une île déserte…

— Pourquoi déserte ? demande Mozgliakov distraitement.

— Mais oui… pas déserte, mais habitée par des personnes sages. Et puis, je lui aurais procuré des amu-musements : théâtre, musique, ba-ballet et tout cela au co-compte de l’État. Je l’aurais laissé se promener en le surveillant, par exemple, car il fi-filerait. Il aime certains gâ-gâteaux… Eh bien ! on lui en aurait fait tous les jours. J’aurais eu pour lui une sollicitude pa-paternelle. Avec moi, il se serait repenti…