Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/214

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— Voyez ! ils crieraient tout d’une voix que vous êtes fou, qu’il vous faut une tutelle, qu’on vous a trompé, et on vous enfermerait quelque part, sous une surveillance.

Mozgliakov savait bien que cet argument épouvanterait le vieillard.

— Ah ! mon Dieu ! s’écria le vieillard tremblant, on m’enfermerait ?

— Réfléchissez, petit oncle, auriez-vous jamais fait une demande si insensée ? Vous comprenez pourtant vos intérêts ! Je vous affirme que c’est un rêve.

— Absolument rêvé ! Abs-bsolument rêvé ! Ah ! comme tu l’as bien deviné, mon cher ! Je te suis sincèrement reconnaissant de m’avoir fait entendre raison.

— Et moi, je suis très content, petit oncle, de m’être rencontré avec vous. Sans moi, vous auriez pu croire que vous êtes fiancé et vous comporter comme tel. Voyez quel danger !

— Mais oui… danger !