Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/216

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raisonnable ? Qu’y ferais-je dans cette maison de sâ-anté ?

— Certes, petit oncle, voilà pourquoi je ne vous quitterai pas quand vous descendrez. Il y a du monde.

— Du monde ? Ah ! mon Dieu !

— N’ayez pas peur, petit oncle, je serai avec vous.

— Mais comme je te suis reco-connaissant ! Mon cher, tu es mon sau-sauveur ! Mais sais-tu ? j’aime mieux partir.

— Demain, petit oncle, demain à sept heures du matin ! Aujourd’hui, prenez congé de tout le monde et dites que vous partez.

— Absolument, je partirai, abso-solument !… chez le père Missaïl… Mais, mon ami, si elle m’épouse malgré moi ?

— Ne vous inquiétez pas, petit oncle, je serai avec vous. Et, quoi qu’on vous dise, répondez toujours que vous l’avez rêvé… comme c’est vrai, d’ailleurs.

— Mais oui… rêvé. Seulement, sais-tu, mon ami, que c’est un rêve délicieux ?