Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/221

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belle, dit avec une amabilité affectée Natalia Dmitrievna en frottant l’une contre l’autre ses grandes mains.

— Que le diable les emporte ! je ne pensais plus à ce théâtre ! Mais elles sont devenues habiles, ces pies ! murmure Maria Alexandrovna hors d’elle de rage.

— D’autant plus, mon ange, ajoute Anna Nikolaïevna, que le cher prince est actuellement chez vous. Vous savez bien que tous les pomietstchiks de Doukhanovo ont toujours eu, de père en fils, un théâtre. Nous nous sommes informées, et nous avons appris qu’il y a un dépôt de vieux décors, un rideau et même des costumes. Le prince est venu aujourd’hui chez moi, mais j’ai été si étonnée de sa visite que j’ai complètement oublié de lui en parler. Mais maintenant nous en causerons avec lui ; vous nous aiderez, et le prince donnera des ordres pour qu’on envoie toutes ses défroques. Car à qui pourrions-nous ici commander quelque chose qui ressemblât à un décor ? Nous