Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/228

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à Mordassov. Ici, les places ne sont pas bien stables, Pavel Alexandrovitch ; on est éconduit du jour au lendemain.

— À moins que ce ne soit une place d’outchitel dans les écoles communales… Il y a des vacances… observe Natalia Dmitrievna.

L’allusion est si claire, si grossière, qu’Anna Nikolaïevna elle-même en rougit et pousse du coude sa fielleuse amie.

— Mais pensez-vous vraiment que Pavel Alexandrovitch irait sur les brisées d’un petit outchitel ? renchérit Felissata Mikhaïlovna.

Pavel Alexandrovitch, ne sachant que dire, se détourne et se heurte contre Aphanassi Matveïtch qui lui tend la main. Mozgliakov, sottement, ne prend pas la main du conseiller et lui fait un grand salut qui veut être ironique. Il s’approche de Zina, et la regardant fixement il lui murmure :

— Vous êtes la cause de tout cela… mais attendez, vous saurez dès ce soir si je suis, oui ou non, un sot !