Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/230

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l’a pas bien forte. Mais, maintenant, nous venons de causer ensemble, il a l’esprit en bon état. Il sera ici tout à l’heure, Maria Alexandrovna, pour prendre congé de vous et vous remercier de votre hospitalité. Dès demain matin, nous irons au Désert et je l’accompagnerai jusqu’à Doukhanovo, pour lui éviter une chute pareille à celle d’aujourd’hui. Il rentrera sous l’égide de Stepanida Matveïevna, qui sera alors revenue de Moscou et ne lui permettra plus de s’exposer aux dangers d’un voyage, je vous en réponds !

Mozgliakov examine méchamment Maria Alexandrovna qui reste muette de stupéfaction.

(J’avoue avec chagrin que, pour la première fois de sa vie, mon héroïne a peur.)

— Il part demain ! Mais… comment cela ? demande, à Maria Alexandrovna, Natalia Dmitrievna.

— Comment cela ? répète Anna Nikolaïevna étonnée.

— En effet, comment cela ? font d’autres