Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/237

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évident que Mozgliakov a beaucoup com­promis les affaires et que l’entreprise est très chancelante. Pourtant on ne peut rien lire sur le visage du prince ; il est, comme tou­jours, fade et charmant.

— Ah ! mon Dieu ! voilà enfin le prince ! Comme nous vous attendions ! s’écrient plusieurs dames.

— Avec impatience, prince, avec impa­tience ! piaulent les autres.

— Cela me fla-flatte extrê-êment, dit le prince en s’asseyant auprès de la table où bout le samovar.

Les dames se hâtent de l’entourer. Anna Nikolaïevna et Natalia Dmitrievna restent seules auprès de Maria Alexandrovna. Aphanassi Matveïtch sourit respectueuse­ ment. Mozgliakov sourit aussi et regarde d’un air provocant Zina qui, sans faire attention à lui, s’approche de son père et s’assied à côté de lui dans un fauteuil.

— Ah ! prince, est-il vrai que vous partiez ? dit Felissata Mikhaïlovna.