Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/247

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si important secret de famille avant que les sentiments de la plus stricte convenance ne l’eussent exigé. Je demande surtout pardon à mon cher hôte. Mais il me semble que lui-même, par des allusions lointaines à cette circonstance, me suggère la pensée que la déclaration formelle de ce secret lui sera agréable, mais qu’il l’appréhende. N’est-ce pas, prince, je ne me suis pas trompée ?

— Mais oui… vous ne vous êtes pas trompée… et je suis bien aise, bien aise… dit le prince qui ne comprend pas de quoi il s’agit.

Maria Alexandrovna, pour mieux préparer son effet, reprend haleine et examine tout l’auditoire. Tout le monde l’écoute avec une curiosité avide et inquiète. Mozgliakov tremble, Zina rougit et se lève. Aphanassi Matveïtch, à tout hasard, se mouche.

— Oui, mesdames, je suis bien aise de vous confier ce secret de famille. Aujour-