Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/252

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est déchiré des plus tristes pressentiments.

— Quoi donc ! murmurent les dames s’entre-regardant.

— Voyons ! prince, reprend Maria Alexandrovna avec un sourire maladif, je vous avoue que vous m’étonnez. Quelle étrange turlutaine que ce rêve ! Jusqu’à présent, je pensais que vous plaisantiez, mais… si c’est une plaisanterie, convenez qu’elle a trop duré… Je veux, je désire l’attribuer à une distraction…

— En effet, ce doit être une distraction, siffle Natalia Dmitrievna.

— Mais oui !… distraction, répète le prince sans comprendre ce qu’on lui veut. Ima-maginez-vous, je vais raconter une anecdo-dote. On m’invite à Pétersbourg pour un enterrement, dans une maison bourgeoise, mais honnête, et moi je confonds, je crois que c’est pour fê-fêter un jour de naissance… (le jour de naissance était pà-âssé depuis une semaine…) et j’achète un beau bouquet de camélias pour la personne qu’on