Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/260

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venance, se jette sur son mari, probablement pour lui arracher les yeux : on est obligé de la maintenir de force.

Natalia Dmitrievna profite de la circonstance pour verser un peu d’huile sur le feu.

— Ah ! Maria Alexandrovna, mais peut-être était-ce en effet un rêve ? dit-elle d’une voix contenue.

— Quoi ? un rêve ? quoi ? crie Maria Alexandrovna qui ne comprend pas.

— Ah ! Maria Alexandrovna, cela arrive…

— Mais quoi ?

— Peut-être en effet avez-vous vu tout cela en rêve !

— En rêve ! Moi ? En rêve ! Vous osez me dire cela en face ?

— Eh bien ! cela se peut, dit Felissata Mikhaïlovna.

— Mais oui… cela se peut-peut, murmure à son tour le prince.

— Et lui ! lui aussi, Seigneur mon Dieu !

Maria Alexandrovna joint les mains.