Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/263

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s’écria Maria Alexandrovna en se levant vivement.

— Je vous l’avais dit d’avance, maman, que je ne pourrais supporter tant de honte ! Ne nous salissons pas davantage… Je prends tout sur moi, je suis la plus coupable. C’est moi, puisque j’y ai consenti, qui ai fait toute cette vilaine… intrigue. Vous avez cru travailler pour mon bonheur, on peut encore vous excuser : moi, jamais !

— Zina, mais que vas-tu dire ? Je pressentais, ô mon Dieu ! que cette dernière douleur ne me serait pas épargnée !

— Oui, maman, je vais tout dire ! Je meurs de honte… nous sommes couvertes de honte, vous et moi…

— Tu exagères, Zina ! Tu ne sais ce que tu dis ! Mais pourquoi raconter ?… Il n’y a aucune nécessité… Ce n’est pas nous qui sommes couvertes de honte, ce n’est pas nous, je le prouverai !

— Laissez-moi parler ! Je ne veux plus me taire devant ces gens que je méprise et