Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/288

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ment malade. Les Mordassoviens en furent informés au petit jour. Kalist Stanislavilch ne quittait pas le malade. Vers le soir eut lieu une consultation de tous les médecins de Mordassov. On leur avait envoyé des invitations en latin. Mais, malgré le latin, le prince avait le délire, demandait à Kalist Stanislavitch de lui chanter certaine romance, parlait perruque et moustaches postiches et poussait tout à coup des cris d’épouvante. Les médecins conclurent à une inflammation stomacale due à la trop copieuse hospitalité mordassovienne, et passée, on ne sait comment, de l’estomac dans la tête. On faisait intervenir aussi je ne sais quel ébranlement nerveux. D’ailleurs, on n’oublia pas de noter que le prince était depuis longtemps prédisposé à la mort et que par conséquent… oh bien ! que, par conséquent, il mourrait. Cette dernière hypothèse parut assez fondée : le pauvre petit vieillard mourut le soir du troisième jour. Ce trépas inattendu consterna Mor-