Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/290

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prince Chtchepetilov, parent du mort, un homme de trente-cinq ans environ, avec des épaulettes de colonel et le cordon d’aide de camp. Ce cordon pénétrait d’une horreur respectueuse tous les tchinovniks de l’en droit. Le préfet de police en devint fou. On apprit bientôt que le prince venait de Pétersbourg et avait déjà passé à Doukhanovo. N’y trouvant personne, il avait suivi le prince à Mordassov, où il avait été surpris par la nouvelle fatale. Il prit aussi tôt la chose entre ses mains, et Mozgliakov se retira piteusement devant le véritable neveu.

L’illustre défunt fut transporté au monastère. Le lendemain, toute la ville s’y réunit pour la messe mortuaire. Parmi les dames, on se répétait que Maria Alexandrovna viendrait en personne à l’église et demanderait à haute voix pardon devant le cercueil, que cela était exigé par la loi. Il va sans dire que Maria Alexandrovna ne se montra point.