Page:Dostoïevski - Le Rêve de l’oncle, trad. Kaminsky, 1895.djvu/295

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nassi Matveïtch, mais il était inconnu dans ce pays lointain.

Un peu remis de son émoi, Mozgliakov fit un tour dans les salons et aperçut Maria Alexandrovna splendidement vêtue et qui parlait avec animation à un personnage d’importance. Autour d’elle s’empressaient plusieurs dames qui recherchaient ses faveurs ; Maria Alexandrovna était aimable avec tout le monde.

Mozgliakov risqua de se présenter à elle. Maria Alexandrovna eut comme un frisson, mais reprit aussitôt son assurance. Elle daigna le reconnaître et lui demanda des nouvelles de ses amis de Pétersbourg (pas un mot de Mordassov, pas plus que s’il n’existait pas). Enfin, en prononçant le nom de quel que prince inconnu de Mozgliakov, elle se détourna de lui sans affectation, pour s’adresser à un haut personnage aux cheveux gris et parfumés, et parut, un instant après, avoir complètement oublié Pavel Alexandrovitch qui restait sottement auprès d’elle.