Page:Dostoïevski - Le Sous-sol, 1909.djvu/292

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lait que l’aîné allait au lycée, et fusillait M. Prokartchine d’un regard indigné comme s’il l’eût rendu responsable de l’existence de ces sept enfants, enfonçait son chapeau jusqu’aux yeux, tournait à gauche et disparaissait. Sémione Ivanovitch en restait tout secoué et bien qu’absolument sûr de son innocence, commençait à admettre que c’était de sa faute s’il y avait jusqu’à sept enfants en cette malheureuse maison. Pris de peur, il se mettait à courir car il lui semblait bien que, revenu sur ses pas, le petit homme chauve cherchait à le rattraper dans la formelle intention de le fouiller et de lui prendre son argent au nom de ce septain d’enfants, écartant d’autorité toute considération à ses belles-sœurs et à leurs relations possibles avec Sémione Ivanovitch.

Et Prokhartchine courait, courait toujours à perdre haleine, tandis qu’à côté de lui couraient aussi quantité de gens, dont l’argent bruissait dans les poches de leurs gilets. Puis tout le monde courut et sonnèrent les trompettes des pompiers et, des vagues humaines le portant presque sur leurs crêtes, il roula jusqu’au lieu de cet incendie auquel il avait assisté dernièrement en compagnie du tapeur. L’ivrogne, je veux dire M. Zimoveikine, l’y attendait. Il vint à la rencontre de Sémione Ivanovitch, s’empressa autour de lui, le prit par la main et le conduisit jusqu’au cœur compact de la foule. Comme alors, une tourbe houleuse s’agitait autour