Page:Dostoïevski - Le Sous-sol, 1909.djvu/64

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Vous croyez au palais de cristal, éternellement indestructible, c’est-à-dire, auquel on ne peut tirer la langue, ni faire la nique en cachette ? Eh bien, quant à moi, je crains peut-être cet édifice, précisément parce qu’il est de cristal et éternellement indestructible et que, même en cachette, on ne peut lui tirer la langue.

Voyez donc : au lieu de palais, supposons un poulailler et qu’il pleuve, il serait bien possible que je me misse dans le poulailler pour ne pas me mouiller ; mais je ne prendrais jamais le poulailler pour un palais, par reconnaissance, parce qu’il m’aurait protégé de la pluie. Vous riez. Vous dites même qu’en une telle occasion le poulailler et le palais sont égaux. Oui, répondrai-je, si l’on vit seulement pour ne pas se mouiller.

Mais que faire, si je me suis mis en tête que l’on ne vit pas que pour cela, et que s’il faut vivre,