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PRÉCOCES

ne m’oublie jamais, continua Ilioucha ; viens voir ma petite tombe… Et puis, papa, enterre-moi près de la grande pierre où si souvent nous avons été nous promener ensemble. Viens-y avec Krasotkine, vers le soir… et Pérezvon aussi… et moi je vous attendrai… Papa !… papa !

Sa voix s’arrêta. Tous les trois demeuraient enlacés, silencieux. Ils ne disaient plus rien.

Ninotchka, pleurait sur son fauteuil, et tout à coup, voyant tout le monde en larmes, la maman se mit à sangloter à son tour.

— Ilioucha ! Ilioucha ! gémissait-elle.

Krasotkine se dégagea vivement de l’étreinte d’Ilioucha.

— Au revoir, mon vieux, ma mère m’attend pour le dîner, dit-il d’un ton affairé. Quel dommage que je ne l’aie