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jim harrison, boxeur

— Est-il jamais allé à Londres ?

— Non, Sir Charles, il est resté avec moi, depuis le temps où il n’était pas plus haut que ce marteau.

Mon oncle s’adressa au petit Jim.

— Je viens d’apprendre que vous n’êtes jamais allé à Londres, dit-il. Votre oncle vient à un souper que je donne à la Fantaisie, vendredi prochain. Vous serait-il agréable d’être des nôtres ?

Les yeux du petit Jim étincelèrent de plaisir.

— Je serais enchanté d’y aller, monsieur.

— Non, non, Jim, dit le forgeron intervenant brusquement. Je suis fâché de vous contrarier, mon garçon, mais il y a des raisons pour lesquelles je préfère vous voir rester ici avec votre tante.

— Bah ! Harrison, laissez donc venir le jeune homme.

— Non, non, Sir Charles, c’est une compagnie dangereuse pour un luron de sa sorte. Il y a de l’ouvrage de reste pour lui, quand je suis absent.

Le pauvre Jim fit demi-tour, le front assombri, et rentra dans la forge.

De mon côté, je m’y glissai pour tâcher de le consoler et le mettre au courant des changements extraordinaires qui s’étaient produits dans mon existence.

Mais je n’en étais pas à la moitié de mon récit que Jim, ce brave cœur, avait déjà commencé à oublier son propre chagrin, pour participer à la joie que me causait cette bonne fortune.

Mon oncle me rappela dehors.

La voiture, avec ses deux juments attelées en tandem, nous attendait devant le cottage.

Ambroise avait mis à leurs places le panier à provisions, le chien de manchon et le précieux nécessaire de toilette. Il avait grimpé par derrière. Pour moi, après