Page:Doyle - Jim Harrison, Boxeur, trad Savine, 1910.djvu/118

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
107
jim harrison, boxeur

Angleterre pour le filet sauté aux champignons. C’est lui qui règle les affaires d’argent du prince.

— Le cuisinier ! m’écriai-je tout abasourdi.

— Vous paraissez surpris, mon neveu ?

— Je me serais figuré qu’une banque respectable…

Mon oncle approcha ses lèvres de mon oreille.

— Pas une maison qui se respecte ne voudrait s’en mêler, dit-il à voix basse… Ah ! Mellish. Le prince est-il chez lui ?

— Au salon particulier, sir Charles, dit le gentleman interpellé.

— Y a-t-il quelqu’un avec lui ?

— Sheridan et Francis. Il a dit qu’il vous attendait.

— Alors, nous allons entrer.

Je le suivis à travers la plus étrange succession de chambres où brillait partout une splendeur barbare mais curieuse, qui me fit l’effet d’être très riche, très merveilleuse, et dont j’aurais peut-être aujourd’hui une opinion bien différente.

Sur les murs brillaient des dessins en arabesque d’or et d’écarlate. Des dragons et des monstres dorés se tortillaient sur les corniches et dans les angles.

De quelque côté que se portassent nos regards, d’innombrables miroirs multipliaient l’image de l’homme de haute taille, à mine fière, à figure pâle, et du jeune homme si timide qui marchait à côté de lui.

À la fin, un valet de pied ouvrit une porte et nous nous trouvâmes dans l’appartement privé du prince.

Deux gentlemen se prélassaient dans une attitude pleine d’aisance sur de somptueux fauteuils. À l’autre bout de la pièce, un troisième personnage était debout entre eux sur de belles et fortes jambes qu’il tenait écartées et il avait les mains croisées derrière son dos.

Le soleil les éclairait par une fenêtre latérale et je