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jim harrison, boxeur

— Servez-les bien, Buckhorse, arrangez-les donc. Racontez leur comment les petits s’y prenaient de votre temps.

Le vieux gladiateur jeta autour de lui un regard des plus dédaigneux.

— Eh ! d’après ce que je vois, dit-il de son fausset aigu et chevrotant, il y en a parmi vous qui ne sont pas capables de faire partir une mouche posée sur de la viande. Vous auriez fait de très bonnes femmes de chambre, la plupart d’entre vous, mais vous vous êtes trompés de chemin, quand vous êtes entrés dans le ring.

— Donnez-lui un coup de torchon par la bouche, dit une voix enrouée.

— Joe Berks, dit Jackson, je me chargerais d’épargner au bourreau la peine de te rompre le cou, si Son Altesse royale n’était pas présente.

— Ça se peut bien, patron, dit le coquin à moitié ivre, qui se redressa en chancelant. Si j’ai dit quelque chose qui ne convienne pas à un m’sieu comme il faut…

— Asseyez-vous, Berks, cria mon oncle d’un ton si impérieux que l’individu retomba sur sa chaise.

— Eh bien ! Lequel de vous regarderait en face Tom Slack, pépia le vieux, ou bien Jack Broughton, lui qui a dit au vieux duc de Cumberland qu’il se chargeait de démolir la garde du roi de Prusse, à raison d’un homme par jour, tous les jours du mois de l’année, jusqu’à ce qu’il fût venu à bout de tout le régiment, et le plus petit de ces gardes avait six pieds de long. Lequel d’entre vous aurait été capable de se remettre d’aplomb après le coup de torchon que donna le gondolier italien à Bob Wittaker ?

— Qu’est-ce que c’était, Buckhorse ? crièrent plusieurs voix.

— Il vint ici d’un pays étranger, et il était si large