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jim harrison, boxeur

Les deux hommes furent entraînés vivement dans leurs coins.

Un des seconds les épongeait tandis que l’autre agitait une serviette, devant leur figure. Eux-mêmes, les bras ballants, les jambes allongées, absorbaient autant d’air que leurs poumons pouvaient en contenir pendant le court intervalle qui leur était accordé.

— Que pensez-vous de votre blanc bec campagnard ? cria Craven triomphant. Avez-vous jamais rien vu de plus magistral ?

— Ce n’est certes point un Jeannot, dit Sir John en hochant la tête. À combien tenez-vous pour Berks, Lord Sele ?

— À deux contre un.

— Je vous le prends à cent par unité.

— Voilà Sir John qui se couvre, s’écria mon oncle, en se retournant vers nous avec un sourire.

— Allez ! dit Jackson.

Ce round-là fut notablement plus court que le précédent.

Évidemment, Berks avait reçu la recommandation d’engager la lutte de près à tout prix, pour profiter de l’avantage que lui donnait sa supériorité de poids, avant que l’avantage que donnait à son adversaire sa supériorité de forme pût faire son effet.

D’autre part, Jim, après ce qui s’était passé dans le dernier round, était moins disposé à faire de grands efforts pour le tenir à distance d’une longueur de bras.

Il visa à la tête de Berks qui se lançait à fond, le manqua et reçut à rebours un violent coup en plein corps, qui lui imprima sur les côtes, en haut, la marque en rouge de quatre phalanges.

Comme ils se rapprochaient, Jim saisit à l’instant sous son bras la tête sphérique de son adversaire et y