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jim harrison, boxeur

Je connais sir Lothian Hume pour un homme capable de tout. Je sais qu’il a perdu de fortes sommes aux cartes chez Wattier et chez White. Je sais qu’il a joué une grosse somme sur cet évent et qu’il s’y est engagé avec une témérité qui fait croire à ses amis qu’il a quelque raison personnelle pour compter sur le résultat.

Par le ciel ! Comme tout cela s’enchaîne. S’il en était ainsi…

Il retomba dans le silence, mais je vis reparaître cette expression de froideur farouche que j’avais remarquée en lui, le jour où lui et sir John Lade couraient côte à côte sur la route de Godstone.

Le soleil descendait lentement sur les basses collines du Surrey et l’ombre surgissait d’instant en instant, mais les roues continuaient à bourdonner et les sabots à frapper sans se ralentir.

Un vent frais nous soufflait à la figure, quoique les feuilles pendissent immobiles aux branches d’arbres qui s’étendaient au-dessus de la route.

Les bords dorés du soleil venaient à peine de disparaître derrière les chênes de la côte de Reigate quand les juments inondées de sueur arrivèrent devant l’hôtel de la Couronne à Redhill.

Le propriétaire, sportsman et amateur de ring, accourut pour saluer un Corinthien aussi connu que l’était Sir Charles Tregellis.

— Vous connaissez Berks, le boxeur ? demanda mon oncle.

— Oui, Sir Charles.

— Est-il passé ?

— Oui, Sir Charles. Il devait être environ quatre heures, bien qu’avec cette cohue de gens et de voitures, il soit difficile d’en jurer. Il y avait là lui, Ike le Rouge, le Juif Yussef et un autre. Ils avaient entre les bran-