homme qu’à celle de tout autre chef-d’œuvre de la nature.
Néanmoins, pendant toute cette période, je n’ai jamais vu un homme plus beau que Jim Belcher et si je cherche à lui trouver un pendant en mes souvenirs, je ne puis en trouver d’autre que le second, Jim, dont je cherche à vous raconter le destin et les aventures.
Il y eut de joyeuses exclamations de bienvenue, quand la figure de mon oncle apparut sur le seuil.
— Entrez, Tregellis, nous vous attendions… Nous avons commandé une fameuse épaule de mouton… Quelles nouvelles fraîches nous apportez-vous de Londres ?… Qu’est-ce que cela signifie, cette hausse de la cote contre votre champion ?… Est-ce que les gens sont devenus fous ?… Que diable se passe-t-il ?…
Tout le monde parlait à la fois.
— Excusez-moi, gentlemen, répondit mon oncle, je me ferai un devoir de vous donner plus tard toutes les nouvelles que je pourrai. J’ai une affaire de quelque importance à régler. Belcher, je voudrais vous dire quelques mots.
Le champion vint nous rejoindre dans le corridor.
— Où est votre homme, Belcher ?
— Il est rentré dans sa chambre, monsieur. Je crois que douze heures de bon sommeil lui feront grand bien avant la lutte.
— Comment a-t-il passé la journée ?
— Je lui ai fait faire de légers exercices, du bâton, des altères, de la marche et une demi-heure avec les gants de boxe. Il nous fera grand honneur, monsieur, ou je ne suis qu’un Hollandais. Mais que diable se passe-t-il au sujet des paris ? Si je ne le savais pas aussi droit qu’une ligne à pêche, j’aurais cru qu’il jouait double jeu et pariait contre lui-même.