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jim harrison, boxeur

trés, tout effarouchés, dans les rangs, pendant que les gardes reprenaient leurs postes sur les bords, à intervalles égaux, leurs cravaches le long de la cuisse.

— Gentlemen, cria de nouveau Jackson, je suis requis de vous informer que le champion désigné par Sir Charles Tregellis est Jack Harrison luttant pour le poids de treize stone huit et celui de sir Lothian Hume est Wilson le Crabe, de treize trois. Personne ne doit rester dans l’enceinte extérieure à l’exception du juge et du chronométreur. Il ne me reste plus qu’à vous prier, si l’occasion l’exige, de me donner votre concours pour tenir le terrain libre, éviter la confusion et veiller à la loyauté du combat. Tout est prêt ?

— Tout est prêt, cria-t-on des deux coins.

— Allez.

Pendant un instant, tout le monde se tut, tout le monde cessa de respirer, lorsque Harrison, Wilson, Belcher et Sam le Hollandais se dirigèrent d’un pas rapide vers le centre du ring.

Les deux hommes se donnèrent une poignée de main. Les seconds en firent autant. Les quatre mains se croisèrent.

Puis les seconds se retirèrent en arrière.

Les deux hommes restèrent face-à-face, pied contre pied, les mains levées.

C’était un spectacle magnifique pour quiconque n’était pas dépourvu de l’instinct qui fait apprécier la plus noble des œuvres de la nature.

Chacun de ces deux hommes répondait à la condition qui fait l’athlète puissant, celle de paraître plus grand sans ses vêtements qu’avec eux.

Dans le jargon du ring, ils bouffaient bien.

Et chacun d’eux faisait ressortir les traits caractéristiques de l’autre par les contrastes avec les siens