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jim harrison, boxeur

Je cachai ce rasoir dans un endroit où personne ne l’a jamais découvert, mais ma frayeur m’empêcha d’aller chercher l’autre arme, ce que j’aurais sans doute fait si j’avais prévu les conséquences terribles qu’on ne manquerait pas de tirer de sa présence contre mon maître.

Voilà donc, Lady Avon, le récit exact et sincère de la façon dont est mort le capitaine Barrington.

— Et comment se fait-il, demanda mon oncle d’un ton colère, que vous ayez toujours laissé un innocent en butte à une persécution, alors qu’un mot de vous l’aurait sauvé.

— C’est, Sir Charles, que j’avais les meilleurs motifs pour croire que cette démarche serait fort mal accueillie de Lord Avon. Comment pouvais-je lui dire tout cela sans révéler le scandale de famille qu’il mettait tant de soin à cacher ? J’avoue qu’au début je ne lui ai pas dit tout ce que j’avais vu, mais je dois m’en excuser en rappelant qu’il disparut avant que j’eusse pris le temps de savoir ce que je devais faire.

Pendant bien des années, je puis dire même depuis que je suis entré à votre service, Sir Charles, ma conscience m’a tourmenté et j’ai juré que si jamais je retrouvais mon ancien maître, je lui révélerais tout.

Le hasard m’ayant fait surprendre une histoire racontée par le jeune M. Stone, ici présent, m’a montré la possibilité que les chambres secrètes de la Falaise royale fussent le séjour de quelqu’un.

J’ai eu la conviction que Lord Avon s’y tenait caché. Je n’ai pas perdu un moment pour le découvrir et lui offrir de faire tout ce qui serait en mon pouvoir.

— Il dit la vérité, conclut Lord Avon, mais il eut été bien étrange que j’hésite à faire le sacrifice d’une vie fragile et d’une santé languissante pour une cause à