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jim harrison, boxeur

Sir Lothian haussa les épaules et jeta un regard noir au magistrat. Puis s’adressant à mon oncle :

— Il y a encore une petite affaire en suspens entre nous, dit-il. Vous plairait-il de me donner le nom d’un ami ?… M. Corcoran qui est dehors, dans la barouche, agirait en mon nom et nous pourrions nous rencontrer demain matin.

— Avec plaisir, répondit mon oncle, je crois pouvoir compter sur votre père, mon neveu ? Votre ami pourra s’entendre avec le lieutenant Stone de Friar’s Oak et le plus tôt sera le mieux.

Ainsi se termina cette étrange conférence.

De mon côté, j’avais couru auprès de mon premier ami d’enfance et je faisais de mon mieux pour lui dire combien j’étais heureux de sa bonne fortune, et il me répondait en m’assurant que quoi qu’il pût lui arriver, rien n’affaiblirait son affection pour moi.

Mon oncle me toucha l’épaule et nous allions partir, lorsque Ambroise, ayant remis le masque de bronze sur ses ardentes passions, s’approcha de lui avec respect.

— Je vous demande pardon, Sir Charles, mais je suis très choqué de voir votre cravate…

— Vous avez raison, Ambroise, Lorimer fait de son mieux, mais je n’ai jamais pu trouver quelqu’un qui vous remplace.

— Je serais fier de vous servir, monsieur. Mais vous devez reconnaître que Lord Avon a des droits antérieurs. S’il consent à me rendre ma liberté…

— Vous pouvez partir, Ambroise, vous le pouvez. Vous êtes un excellent serviteur, mais votre présence m’est devenue pénible.

— Je vous remercie, Ned, dit mon oncle. Mais vous, Ambroise, il ne faudra pas me quitter aussi brusquement.