Page:Doyle - Jim Harrison, Boxeur, trad Savine, 1910.djvu/51

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qu’on me prenne pour un menteur. Elle ne veut que causer avec vous, car elle mène une existence bien solitaire.

— De quoi veut-elle causer avec des gens de ma sorte ?

— Ah ! pour cela, je ne saurais le dire, mais elle a l’air d’y tenir beaucoup et les femmes ont leurs caprices. Tenez, voici le jeune maître Stone. Il ne refuserait pas d’aller voir une bonne dame, je vous le garantis, s’il croyait pouvoir améliorer son sort, en agissant ainsi.

— Eh bien ! mon oncle, j’irai si Roddy Stone veut venir avec moi, dit Jim.

— Naturellement, il ira, n’est-ce pas, maître Rodney ?

Je finis par donner mon consentement et je revins à la maison rapporter toutes mes nouvelles à ma mère, qui était enchantée de toute occasion de commérages.

Elle hocha la tête, quand elle apprit que j’irais, mais elle ne dit pas non et la chose fut entendue.

C’était une course de quatre bons milles, mais quand vous étiez arrivés, il vous était impossible de souhaiter une plus jolie maisonnette.

Partout du chèvrefeuille, des plantes grimpantes avec un porche en bois et des fenêtres à grillages.

Une femme à l’air commun nous ouvrit la porte :

— Miss Hinton ne peut pas vous recevoir, dit-elle.

— Mais c’est elle qui nous a dit de venir, dit Jim.

— Je n’y peux rien, s’écria la femme d’un ton rude, je vous répète qu’elle ne peut vous voir.

Nous restâmes indécis un instant.

— Peut-être pourriez-vous l’informer que je suis là, dit enfin Jim.

— Le lui dire, comment faire pour le lui dire, à elle qui n’entendrait pas seulement un coup de pistolet tiré à ses oreilles. Essayez de lui dire vous-même, si vous y tenez.