Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/227

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Comme nous étions couchés dans le fossé, deux cavaliers arrivèrent à fond de train, sur la crête, en face de nous.

Le premier était un dragon anglais. Il avait la figure presque dans la crinière de son cheval.

Derrière lui, arrivait à grand bruit, sur une grosse jument noire, un cuirassier français, vieux gaillard à la tête grise.

Les nôtres se mirent à les huer au passage, car il leur paraissait honteux qu’un Anglais courût ainsi, mais au moment où ils passèrent devant nous, on vit de quoi il s’agissait.

Le dragon avait laissé choir son arme, il était désarmé, et l’autre le serrait d’aussi près pour l’empêcher d’en trouver une autre.

À la fin, piqué sans doute par nos huées, l’Anglais prit son parti d’affronter le combat.

Ses yeux tombèrent sur une lance qui se trouvait près du cadavre d’un Français.

Il fit obliquer un peu son cheval, pour laisser passer l’autre, et alors, sautant à bas avec adresse, il s’en saisit.