Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/3

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

I

LA NUIT DES SIGNAUX


Me voici, moi, Jock Calder, de West Inch, arrivé à peine au milieu du dix-neuvième siècle, et à l’âge de cinquante-cinq ans.

Ma femme ne me découvre guère qu’une fois par semaine derrière l’oreille un petit poil gris qu’elle tient à m’arracher.

Et pourtant quel étrange effet cela me fait que ma vie se soit écoulée en une époque où les façons de penser et d’agir des hommes différaient autant de celles d’aujourd’hui que s’il se fut agi des habitants d’une autre planète.

Ainsi, lorsque je me promène par la campagne, si je regarde par là-bas, du côté de Berwick, je puis apercevoir les petites traînées de fumée blanche, qui me parlent de cette singulière et nouvelle bête aux cent