Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/34

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Elle dit que ce serait dans la Gazette de Berwick, et voulut savoir ce que je ferais d’elle quand je l’aurais gagnée.

Je répondis que je la vendrais aux enchères, pour le prix qu’on m’offrirait, mais ce soir-là elle ne voulut plus conter d’histoires, car elle était très susceptible dans certains cas.

Jim Horscroft était absent pendant le temps que la cousine Edie passa chez nous.

Il revint la semaine même où elle partit, et je me rappelle combien je fus surpris qu’il fit la moindre question ou montrât quelque intérêt au sujet d’une simple fillette.

Il me demanda si elle était jolie, et quand j’eus dit que je n’y avais pas fait attention ; il éclata de rire, me qualifia de taupe, et dit qu’un jour ou l’autre j’ouvrirais les yeux.

Mais il ne tarda pas à s’occuper de tout autre chose, et je n’eus plus une pensée pour Edie, jusqu’au jour où elle prit bel et bien ma vie entre ses mains et la tordit comme je pourrais tordre cette plume d’oie.

C’était en 1813.

J’avais quitté l’école, et j’avais déjà dix-huit ans, au moins quarante poils sur la lè-