Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/40

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

mode extraordinaire, et elle portait un voile noir qu’elle avait écarté de devant sa figure.

— Ah ! Jock, me dit-elle en mettant dans son anglais un accent maniéré qu’elle avait appris à la pension. Non, non, nous sommes un peu trop grands pour cela ?…

Cela, c’était parce que, avec ma sotte gaucherie, j’avançais ma figure brune pour l’embrasser, comme je l’avais fait la dernière fois que nous nous étions vus…

— Soyez bon garçon et donnez un shilling au conducteur, qui a été extrêmement complaisant pour moi pendant le trajet.

Je rougis jusqu’aux oreilles, car je n’avais en poche qu’une pièce d’argent de quatre pence.

Jamais le manque d’argent ne me parut plus pénible qu’à ce moment-là.

Mais elle me devina d’un simple regard, et aussitôt une petite bourse en moleskine à fermoir d’argent me fut glissée dans la main.

Je payai l’homme et allais rendre la bourse à Edie, mais elle me força de la garder.