Page:Doyle - La Grande Ombre.djvu/67

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Mais il restait toujours dans les dernières profondeurs de mes sentiments une inquiétude vague, la peur d’être pareil à cet homme qui étendait la main pour saisir l’arc-en-ciel, et celle que la véritable Edie Calder, si près de moi qu’elle parût, était en réalité bien loin de moi.

Elle était, en effet, bien malaisée à comprendre.

Elle l’était du moins pour un jeune campagnard à l’esprit peu pénétrant, comme moi.

Car, si j’essayais de l’entretenir de mes véritables projets, de lui dire qu’en prenant la totalité de Corriemuir, nous pourrions ajouter à la somme nécessaire pour ce surplus de fermage, un bénéfice de cent bonnes livres, que cela nous permettrait d’ajouter un salon à West Inch, et d’en faire une belle demeure pour le jour de notre mariage, alors elle se mettait à bouder, à baisser les yeux, comme si elle avait juste assez de patience pour m’écouter.

Mais si je la laissais s’abandonner à ses rêves sur ce que je pouvais devenir, sur la trouvaille fortuite d’un document prouvant