Page:Doyle - La Marque des quatre.djvu/116

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Pendant ce temps, tout en suivant notre guide Toby, nous avions parcouru le chemin champêtre et tout bordé de villas qui conduisait à la métropole. Maintenant nous arrivions à l’entrée d’un dédale de rues où circulaient déjà les ouvriers et les employés des Docks ; des femmes sales et déguenillées ouvraient les volets ou balayaient le seuil des portes. Chez les marchands de vin, les clients commençaient à arriver et on voyait se succéder des travailleurs au rude aspect, s’essuyant avec leur manche la barbe encore mouillée des ablutions du matin. Des chiens de toute sorte rôdaient çà et là et nous dévisageaient curieusement, tandis que nous suivions toujours notre incomparable Toby qui, lui, ne jetait un regard ni à droite, ni à gauche, mais continuait à trotter le nez à terre en grognant sourdement, comme pour nous montrer combien la voie était chaude. Nous avions traversé Streatham, Brixton, Comberwell et nous nous trouvions maintenant dans l’avenue de Kennington, ayant obliqué par de petites rues étroites vers l’est du périmètre de Londres. Les individus sur la piste desquels nous étions semblaient avoir cherché à dérouter toute poursuite en faisant de nombreux zigzags. Toutes les fois qu’ils avaient trouvé une petite rue sensiblement