Page:Doyle - La Marque des quatre.djvu/196

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m’avez toujours parlé très poliment, quoique je voie bien que c’est à vous que je suis redevable de cette jolie paire de bracelets. Mais je ne vous en veux pas. Vous avez joué franc jeu, la chance vous a favorisé, voilà tout. Aussi, puisque vous désirez connaître mon histoire, je suis prêt à tout vous raconter et chacune de mes paroles sera l’expression de la vérité la plus pure. Je le jure par le Dieu tout-puissant. Soyez seulement assez bon pour mettre le verre près de moi, de façon que je puisse me rafraîchir, si je me sens le gosier trop sec. – Là, merci.

« Je suis né dans le comté de Worcester près de Pershore. Je vous garantis que vous trouveriez encore maintenant une quantité de Small dans ces parages-là, si vous vouliez vous en donner la peine. J’ai eu souvent envie d’aller y faire un petit tour, mais, à vrai dire, je n’ai jamais fait grand honneur à ma famille et je ne sais pas trop la réception qui m’y attendrait. Tous ces gens-là étaient de petits fermiers, tranquilles, assidus aux offices, connus et estimés dans leur pays, tandis que moi j’ai toujours été assez mauvais sujet. Enfin, vers l’âge de dix-huit ans, je cessai de les ennuyer : car, m’étant embarqué dans une mauvaise affaire à propos d’une fille, je ne pus m’en