Page:Doyle - La Marque des quatre.djvu/204

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alors un poste central au milieu de l’enceinte et on ne mit à chaque porte qu’un blanc avec deux ou trois indigènes sous ses ordres. Je fus désigné ainsi pour être de garde pendant quelques heures chaque nuit à une poterne isolée qui donnait sur la face sud-ouest, et on mit sous mes ordres deux soldats sikhs ; j’avais la consigne de tirer un coup de feu à la moindre alerte, de façon que le poste central pût m’envoyer immédiatement du secours. Mais comme ce poste se trouvait à plus de deux cents mètres de moi, et que j’en étais séparé par tout un labyrinthe de passages et de corridors, il me semblait impossible qu’aucun secours pût arriver à temps en cas d’une attaque imprévue.

« Quoi qu’il en fût, j’étais assez fier du commandement qui m’avait été confié malgré mon inexpérience et ma jambe en moins. Deux nuits de suite, je montai la garde avec mes indigènes. C’étaient de grands et solides gaillards à l’aspect farouche, nommés, l’un Mahomet Singh et l’autre Abdullah Khan, tous les deux vieux soldats et s’étant battus autrefois contre nous à Chibiau-Wallah. Quoiqu’ils sussent assez bien l’anglais, je ne parvenais pas à en tirer grand’chose. Ils préféraient rester assis côte à côte et bavarder