Page:Doyle - La Marque des quatre.djvu/44

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de grandes craintes. Aussi suis-je enchanté d’apprendre qu’elles sont sans motif. Si votre père, miss Morstan, avait mieux soigné sa maladie de cœur, il serait encore vivant à l’heure qu’il est. »

Je fus révolté d’entendre cet homme parler de cette façon légère et brutale d’un sujet aussi douloureux. Miss Morstan devint d’une pâleur de cire et fut obligée de s’asseoir.

« Mon cœur m’avait bien dit qu’il n’était plus de ce monde, murmura-t-elle.

— Je puis vous donner tous les renseignements à ce sujet, ajouta-t-il, et, qui plus est, vous faire rendre justice, et je le ferai, je vous le jure, malgré tout ce qu’essaiera de dire mon frère Bartholomé. Je suis très heureux d’avoir ici vos amis ; car ils ne vous serviront pas seulement d’escorte, mais ils seront encore les témoins de ce que j’ai à vous révéler. À nous trois, nous sommes de force à résister à Bartholomé. Mais ne nous adjoignons aucun étranger, aucun homme de la police. Nous pouvons tout arranger entre nous d’une manière satisfaisante sans l’aide de personne, et rien ne déplairait plus à mon frère que de mêler le public à nos affaires. »

Il s’assit sur un siège très bas, et nous regarda en faisant clignoter ses yeux clairs de myope.