Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/122

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des domestiques. Aucun d’eux ne se montrant, nous comprîmes qu’ils devaient n’avoir rien entendu et que ce qui venait de se passer n’était connu que de nous.

« Alors, il me vint une idée, si lumineuse qu’elle m’éblouit. Une manche du vêtement avait glissé sur l’avant-bras de mon ennemi, découvrant un signe imprimé au fer rouge. Voyez… »

Ce disant, Douglas retroussa lui-même sa manche, et nous vîmes, sur sa peau, le même signe qui marquait le mort : un triangle inscrit dans un cercle.

« Ce fut pour moi, reprit-il, une inspiration. Baldwin avait à peu près ma taille, ma couleur de cheveux, ma silhouette. Quant au visage, bien malin qui l’eût identifié, le pauvre diable ! Avec l’aide de Barker, je le déshabillai, je lui passai ma robe de chambre. Cela nous prit un quart d’heure. Puis nous empaquetâmes ses hardes : pour donner du poids au paquet, je pris le premier objet lourd qui me tomba sous la main, et je lançai le tout par la fenêtre. Je plaçai près du corps de Baldwin la carte qu’il devait placer près du mien. Je lui mis mes bagues, mais quand j’arrivai à l’anneau de mariage… »

Douglas tendit vers nous sa main musculeuse :

« Regardez, et vous comprendrez que je dus en rester là. L’anneau n’avait jamais bougé de mon doigt ; pour l’ôter, j’aurais eu besoin