Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/133

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Et il allongeait vers les policemen un mufle de dogue prêt à mordre.

C’étaient deux bonnes gens un peu apathiques : ils demeurèrent abasourdis de la façon dont on accueillait leurs avances.

« Faites excuse, étranger, dit l’un d’eux. Vous ne savez rien d’ici ; on pensait vous rendre service.

— Je ne sais rien, possible ; mais je vous connais, vous et votre engeance ! vociféra Mac Murdo avec une froide colère. Vous êtes partout les mêmes : vous avez la rage de donner des conseils qu’on ne vous demande pas !

— Je crois que nous nous reverrons avant peu, fit l’un des policiers, en se renfrognant. Vous êtes un gaillard à tenir de l’œil, si je suis bon juge.

— C’est aussi ce que je pense, ajouta l’autre. Je crois que nous nous reverrons. »

Mac Murdo s’emporta de plus belle.

« Ne croyez pas que j’aie peur de vous ! hurla-t-il. Je m’appelle John Mac Murdo. Vous me trouverez quand vous voudrez chez Jacob Shafter, Sheridan Street, à Vermissa. Car je ne fais pas celui qui se cache. De jour et de nuit, j’ose vous regarder en face, vous et les vôtres. Ne vous y trompez pas ! »

Cette insolente bravade souleva chez les mineurs un murmure de sympathie admirative. Les deux policemen, haussant les épaules, se remirent à causer entre eux, dans leur coin. Bientôt après, le train se rangeait le