Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/146

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Il avait saisi la blanche main d’Ettie entre ses deux mains brunes.

« Dites-moi que vous n’appartiendrez qu’à moi. Nous serons deux pour en affronter les conséquences.

— Dans ce pays même ?

— Dans ce pays même. »

Il l’entourait de ses bras.

« Non, non, John ! Pas dans ce pays. C’est impossible. Pourquoi ne m’emmèneriez-vous pas très loin ? »

La figure de Mac Murdo trahit un instant l’émotion du combat qui se livrait en lui. Puis ses traits se durcirent.

« Je ne m’en irai pas de ce pays, dit-il. C’est ici que j’entends vous avoir, dussé-je vous disputer au monde entier !

— Nous partirions ensemble.

— Ettie, je ne puis partir.

— Pourquoi ?

— Parce que je ne saurais plus lever la tête le jour où j’aurais le sentiment de m’être laissé chasser. D’ailleurs, que craignez-vous ? Ne sommes-nous pas deux êtres libres dans un pays libre ? Qui osera se mettre entre nous si nous nous aimons ?

— Vous ne savez pas, Jack. Vous n’avez pas assez vécu. Vous ne connaissez pas ce Baldwin. Ni Mac Ginty et ses Écumeurs.

— Non, je ne les connais pas, et je ne les crains pas, et je n’y crois pas ! J’ai vécu parmi des hommes rudes, ma chérie, et non seulement