Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/222

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écroulement leur apprirent que la besogne était faite. Les annales sanglantes de la société n’avaient jamais eu à enregistrer de prouesse plus expéditive. Hélas ! ce chef-d’œuvre d’organisation et d’audace avait été conçu et exécuté en pure perte : averti par trop d’exemples et se sachant voué à la mort, Chester Wilcox avait fui, la veille, avec sa famille, pour chercher un asile plus sûr, plus ignoré, où il pût se mettre sous la protection de la police. On n’avait fait sauter qu’une maison ; le vieux porte-drapeau du temps de la guerre continuait d’inculquer la discipline aux mineurs de l’Iron Dyke.

« Qu’on m’abandonne cet homme, dit Mac Murdo, il m’appartient. Dussé-je attendre un an, j’aurai mon heure. »

La loge, par un vote unanime, lui manifesta sa confiance et sa gratitude. Et l’affaire parut en rester là. Mais tout le monde savait Mac Murdo résolu de la pousser jusqu’au bout. Quelques semaines plus tard, Wilcox fut tué d’un coup de feu dans une embuscade.

Tels étaient les procédés des Hommes Libres. C’est ainsi que les Écumeurs gouvernaient par la crainte le vaste et riche district que depuis tant d’années ils infestaient de leur présence. Pourquoi souiller ces pages du récit d’autres crimes ? N’en ai-je pas dit assez pour faire connaître ces hommes ? Leurs exploits sont écrits dans l’histoire ; il y a des comptes rendus où l’on peut en lire les détails. Qu’on s’y reporte