Page:Doyle - La Vallée de la peur.djvu/228

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et qu’avec le signalement nous arriverions à dépister l’homme.

— Je ne crois pas qu’il le connaisse. Il me dit ce qu’il a su lui-même à l’occasion du service ; mais comment connaîtrait-il l’agent de Pinkerton ? »

Soudain, Mac Murdo fit un haut-le-corps.

« Pardieu ! s’écria-t-il, je le tiens ! Quel imbécile j’étais de ne pas m’en aviser plus vite ! Nous avons de la chance, nous ne lui laisserons pas le temps de nous nuire. Voyons, Morris, remettez-vous l’affaire entre mes mains ?

— De grand cœur, si vous m’en débarrassez.

— Entièrement. Vous vous effacez, vous vous en rapportez à moi, je ne prononce même pas votre nom ; je prends tout sous mon bonnet, comme si j’avais reçu la lettre. Cela vous va-t-il ?

— Je ne demande pas autre chose.

— Alors, n’y pensez plus, n’en parlez plus. Je vais à la loge. Pinkerton aura bientôt fait de déchanter.

— Vous tueriez son agent ?

— Moins vous en saurez, ami Morris, plus votre conscience sera paisible et votre sommeil léger. Ne posez pas de questions, attendez les événements. C’est moi que tout ceci regarde. »

Morris, en se retirant, secoua la tête.

« Il me semble tremper mes doigts dans le sang, gémit-il.