Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/121

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la petite ménagère cacha sa pièce de monnaie dans son tablier.

Sa figure naïve brillait d'orgueil et de joie, d'avoir fait cette superbe affaire pour la grand-mère absente.

Nous emportâmes notre lait près de la fenêtre.

Nous enlevâmes les volets et nous nous assîmes de manière à bien voir sur la route.

-Au nom du Seigneur, buvez lentement! dit Ruben à demi-voix. Il faut lamper à toutes petites gorgées. Sans quoi elle voudra nous mettre à la porte.

-Maintenant que nous avons payé les droits, elle nous laissera rester, répondis-je.

-Si vous avez fini, il faut vous en aller, dit-elle d'un ton ferme.

-A-t-on jamais vu deux hommes d'armes tyrannisés ainsi par une petite poupée comme celle-là! dis-je en riant. Non, ma petite, nous allons nous arranger avec vous, en vous donnant ce shilling, qui paiera bien tout votre lait. Nous avons le temps de rester ici et de le boire à loisir.

-Jenny, la vache, est justement en train de traverser la mare, fit-elle. C'est presque l'heure de la traite, et je l'amènerai si vous en voulez encore.

-À présent! Dieu m'en garde! s'écria Ruben. Nous finirons par être obligés d'acheter la vache. Où est votre grand-mère, petite demoiselle?