Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/127

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-Vous pourrez emporter cela comme présent à Mistress Ruth, dit-il en tendant l'arme de la main gauche.

-Et cela aussi, ajouta-t-il, en tirant vivement de sa ceinture un poignard qu'il plongea dans le flanc de mon pauvre ami.

Cela fut fait en un instant, si brusquement que je n'eus le temps ni de m'élancer entre eux, ni de comprendre son intention.

Le blessé s'affaissait en respirant péniblement et le poignard résonnait sur le chemin, à mes pieds.

Le gredin lança un cri perçant de triomphe et fit un bond en arrière, grâce auquel il évita le furieux coup de poing que je lui lançai.

Puis, il fit demi-tour et s'enfuit sur la route de toute sa vitesse.

Il était bien plus léger que moi, et vêtu d'une façon moins encombrante, mais grâce à ma force de respiration et à la longueur de mes jambes, j'avais été le meilleur coureur de mon district, et bientôt le bruit de mes pas lui apprit qu'il n'avait aucune chance de me distancer.

Deux fois il revint brusquement sur ses pas, comme fait un lièvre serré de près par un lévrier, et deux fois, mon épée passa à moins d'un pouce de lui, car, pour dire la vérité, je n'avais pas plus l'intention de l'épargner, que s'il s'était agi d'un serpent venimeux qui aurait, sous mes yeux, planté ses crochets dans le corps de mon ami.