Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/143

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Il y avait encore ici des pêcheurs du Sud, les rudes hommes venus des Mendips, les sauvages chasseurs de Porlok Quay et de Minehead, les braconniers d'Exmoor, les habitants velus des marais d'Axbridge, les montagnards des Quantocks, les ouvriers en laine et en serge du Comté de Devon, les marchands de bestiaux de Bampton, les habits rouges de la milice, les solides bourgeois de Taunton, puis ceux qui en formaient l'élite, la véritable force, les braves paysans des plaines, en blouses.

Ils avaient relevé les manches de leurs jaquettes, et montraient leurs bras brunis et musculeux, ainsi que c'était leur habitude, quand il y avait de bonne besogne à faire.

Pendant que je vous parle, chers enfants, cinquante ans s'effacent comme un brouillard matinal, et je me revois chevauchant par la rue tortueuse, je revois les rangs compacts de mes braves compagnons.

Braves coeurs! Ils montrèrent à tous les temps combien il faut peu d'entraînement pour faire de l'Anglais un soldat, et quelle race d'hommes se forme dans ces tranquilles, ces paisibles hameaux qui sont parsemés sur les pentes ensoleillées des dunes dans les Comtés de Somerset et de Devon.

Si jamais l'Angleterre tombait à genoux sous un coup, si ceux qui se battent pour elle l'abandonnaient et qu'elle se vît désarmée en face de