Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/16

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

avec lui.

Il doit prendre place au feu du bivouac, partager l'ordinaire du soldat, ou bien tout laisser-là, car il est un embarras, une pierre d'achoppement.

Nos habits étaient en bouillie, nos cuirasses rougies par la rouille, nos chevaux aussi tachés, aussi éclaboussés que s'ils s'étaient roulés dans la vase.

Même nos épées et nos pistolets étaient dans une condition telle que nous avions de la peine à dégainer les unes et faire partir les autres.

Seul Sir Gervas réussit à maintenir jusqu'au bout sur son costume et sa personne la propreté poussée jusqu'à la coquetterie.

Que faisait-il pendant les gardes de nuit et comment arrivait-il à dormir?

Ce fut toujours un mystère pour moi, car chaque jour il se montrait à l'appel du clairon lavé, parfumé, brossé, la perruque bien arrangée, avec des vêtements desquels jusqu'à la dernière éclaboussure avait été enlevée soigneusement.

À l'arçon de sa selle était toujours suspendu la boîte pleine de farine où nous l'avions vu puiser à Taunton, et ses braves mousquetaires avaient la tête dûment poudrée tous les matins, bien que leurs queues redevinssent une heure après aussi brunes que la nature les avait faites, bien que la farine s'en allât en minces filets laiteux sur leurs larges dos, en formant des grumeaux sur les bords de leurs