Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/172

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-Tenez bien vos piques, mes hommes, cria Saxon d'une voix tonnante.

Nous eûmes à peine le temps de former notre carré et de nous jeter à l'intérieur que le tourbillon de cavalerie bondit de nouveau sur nous.

Au moment où les gens de Taunton s'étaient réunis à nous, il s'était produit un point faible dans nos rangs, et ce fut par cette ouverture qu'en un instant les gardes bleus se frayèrent passage en écrasant tout, en frappant avec fureur à droite et à gauche.

D'un côté les bourgeois, et nous de l'autre, nous ripostâmes par de violents coups de piques et de faux qui firent vider les arçons à plus d'un homme, mais au plus fort de la mêlée, l'artillerie royale ouvrit le feu pour la première fois avec un bruit de tonnerre, sur l'autre bord du Rhin, et un ouragan de boulets laboura nos rangs compacts, en traçant des sillons de morts et de blessés.

En même temps un grand cri: «De la poudre! au nom du Christ, de la poudre!» partit des rangs des mousquetaires, qui avaient brûlé leur dernière charge.

Le canon gronda de nouveau, et nos hommes furent de nouveau moissonnés.

On eût dit que la mort en personne promenait sa faux parmi nous.

À la fin, nos rangs se rompaient.