Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/175

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ouvrîmes passage pour aller à son secours, et nous jouâmes de nos sabres de façon à le délivrer un instant de ses assaillants.

-Sautez en croupe derrière moi, lui criai-je. Nous pourrons encore nous sauver.

Il me regarda en souriant, et hocha la tête.

-Je reste avec ma compagnie, dit-il.

-Votre compagnie! cria Saxon, mais, mon garçon, vous êtes fou, votre compagnie est balayée jusqu'au dernier homme.

-C'est ainsi que je l'entends, répondit-il, en faisant tomber un peu de boue attachée à sa cravate. Ne vous tourmentez pas! Ne songez qu'à vous-même. Adieu. Clarke. Présentez mes compliments à...

Les dragons nous chargèrent de nouveau.

Nous fûmes tous entraînés en arrière, en combattant avec désespoir, et lorsque nous pûmes regarder autour de nous, le baronnet avait disparu pour toujours.

Nous apprîmes plus tard que les troupes royales avaient trouvé sur le terrain un corps qu'elles prirent pour celui de Monmouth, à cause de la grâce efféminée des traits et de la richesse du costume.

Sans nul doute, c'était celui de notre infortuné ami, Sir Gervas Jérôme, dont le nom restera toujours cher à mon coeur.

Dix ans après, lorsque nous entendîmes parler longtemps de la bravoure dont firen