Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/228

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tranche de ciel qui se montrait par l'étroite fenêtre, j'en vins à me croire revenu dans les prairies d'Havant, quand il arriva à mon oreille une voix qui me ramena en effet à mon foyer du Hampshire.

Ce timbre grave, rauque, qui parfois s'élevait à un grondement coléreux, ne pouvait appartenir qu'à un homme, à mon vieil ami le marin.

Je m'approchai de la porte d'où venait le vacarme, et tous les doutes disparurent dès que j'entendis les propos échangés:

-Allez vous me laisser passer, oui ou non? criait-il. Permettez-moi de vous dire que j'ai ralenti ma marche quand des gens qui valaient mieux que vous m'ont prié de couvrir de voiles les huniers. Je vous dis que j'ai le permis de l'amiral, et je n'entends pas les carguer pour un petit bout de peint en rouge. Ainsi donc tirez-vous à travers mon aussière. Sans quoi je pourrais bien vous couler.

-Nous ne connaissons point d'amiraux ici, dit le sergent de garde. L'heure de la visite aux prisonniers est passée pour aujourd'hui, et si vous ne retirez pas d'ici votre disgracieuse personne, je vais faire essayer à votre dos le poids de ma hallebarde.

-J'ai reçu des coups et je les ai rendus avant qu'on ait jamais pensé à vous, torchon de terrien, hurla le vieux Salomon. Je me suis trouvé vergue contre vergue avec Ruyter quand vous