Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/242

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, s'il n'est question que de son âge, lorsque je le vis, mais la débauche et la bassesse de ses moeurs avaient marqué leur empreinte sur sa figure sans cependant détruire entièrement la régularité et la beauté de ses traits.

Il était brun, d'un teint qui tenait de l'Espagnol plutôt que de l'Anglais, avec des yeux noirs, et la peau olivâtre.

Il avait un air hautain et noble, mais son caractère s'enflammait si aisément que la moindre contradiction le moindre tracas le faisaient délirer comme un fou, les yeux allumés, l'écume à la bouche.

Moi-même, je l'ai vu les lèvres écumantes, la figure bouleversée par la fureur, semblable à un homme atteint du haut mal.

Cependant il n'était guère plus maître de ses autres émotions, car, à ce que j'ai oui dire, il fallait fort peu de chose pour qu'il se mît à sangloter, à pleurer, surtout quand il avait reçu de ses supérieurs quelque marque de dédain.

À mon avis, c'était un homme qui possédait de grandes facultés soit pour le bien, soit pour le mal, mais qui, en flattant ses tendances naturelles en ce qu'elles avaient de ténébreux, et négligeant l'autre côté, s'était rapproché, autant que la chose est possible, de la nature diabolique.

Il fallait, en vérité, un gouvernement bien mauvais pour qu'un misérable auss