Page:Doyle - La bataille de Sedgemoor, trad. Savine, 1911.djvu/276

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À chaque instant, un rat, poussant un cri aigu, et avec un bruit de piétinement, s'élançait à travers la zone éclairée, et disparaissait un peu loin dans les ténèbres.

La forte respiration que j'entendais autour de moi m'apprit que mes compagnons, épuisés par leur voyage et leurs souffrances, avaient fini par s'endormir.

De temps à autre, un lugubre tintement de chaînes, la brusque interruption du souffle, et une inspiration profonde rappelaient qu'un pauvre paysan, encore sous l'influence d'un rêve qui lui montrait son humble coin de terre parmi les bosquets des Mendips, se réveillait brusquement pour voir le vaste cercueil dans lequel il se trouvait et pour respirer l'air empoisonné de la prison flottante.

Je restai longtemps éveillé, tout entier à mes pensées au sujet de moi-même, et aussi des pauvres créatures qui m'entouraient.

À la fin, cependant, le battement rythmique de l'eau contre les flancs du navire, le léger roulis et le tangage me firent tomber dans un sommeil dont je fus brusquement tiré par une lumière passant devant mes yeux. Je me mis sur mon séant et vis plusieurs matelots groupés autour de moi, avec un homme de haute taille enveloppé d'un manteau noir, qui tenait une lanterne au-dessus de ma tête.

-C'est l'homme en question, dit-il.